Lettre à Margaret

Lettre à Margaret




Par une froide et pluvieuse soirée d'hiver, Henry s'assis à sa table de travail. Il approcha un chandelier d'argent de le lui. Il extirpa un parchemin d'une cassette de noisetier. Il choisi la plus belle plume de cygne qu'il avait. Avant de la pauser sur le papier il soupira car il savait qu'elle allait finir au feu. Son destinataire ne pourrai jamais le lire. Il senti une profonde tristesse et une grande solitude l'envahir.

« Ma très chère et défunte sœur,

Je vous écris car je n'ai personne d'autre avec qui partager mes sentiments, doutes et regrets… Je sais qu'il est un peu tard pour vous mettre dans la confidence mais, ainsi, je sais que vous ne me trahirez jamais, que personne d'autre ne connaîtra mes secrets et pensées.

Comment pourrais-je vous dire à quel point vous me manquez Margaret. »

Henry s'arrêta non pas par manque d'inspiration mais pour essuyer une larme qui avait coulé sur sa joue. Il senti l'angoisse et la solitude lui creuser l'estomac. Pourquoi se sentait- il si seul?

« Jamais je n'ai trouvé femme aussi attentionnée que vous. Vous avez été comme une deuxième mère pour moi quand la notre est morte.

Je vous ai enviée sans pouvoir vous le dire je jour où, contre vents et marées, vous vous êtes mariée avec Charles, l'homme que vous aimiez.

Dans ma vie je n'ai réellement aimé qu'une de mes épouses. Eh non, il ne s'agit pas d'Anne mais Jeanne. Elle m'a malheureusement été enlevée trop vite.

Ce que je vais vous dire peut vous paraître idiot, mais j'ai l'impression que Catherine me juge au-delà la mort. Dans mon sommeil je vois son regard accusateur.

Et Anne que dire d'elle ? Elle m'a tout pris ! Ma femme, ma fille, mon royaume, mes amis, tout…Ne croyez vous pas qu'en devenant tyrannique, je me suis ainsi protégé d'elle ? Je crois qu'elle a tué le Henry que j'étais et l'a remplacé par un homme doutant de tout, ne faisant confiance à personne. Un homme qui voit le spectre de la haine et de la trahison par tout.

Margaret, votre gaîté et joie de vivre ont laissé leurs places à la tristesse et à l'angoisse d'un homme vieillissant. J'aimerais tant que cette lettre vous parvienne mais cela est impossible. Son destin est de partir en fumée…

Votre frère qui vous aime

HR »

Il plia soigneusement la lettre qu'il cacheta, puis il la porta à ses lèvres pour y déposer un baiser avant de la poser dans la cheminée. De sa table de travail Henry regarda ses doutes et pensées partirent en fumée. Il resta, là, assis en silence, seul en fixant les flammes d'un regard absent. Sa vie lui échappait…

Fin



22/02/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour