"Je dors nu comme un vers!"
Notre Jonathan et beau, bon acteur et mannequin pour Hugo Boss. Ce ténébreux garçon aux yeux perçants nous dévoile un peu de lui et de son goût pour la mode.
Quand Johnny portait de la dentelle
Comment l'homme que vous êtes, l'un des plus sexy de la planète, a-t-il pu se retrouver dans la peau de Henry VIII, et ce pour les besoins de la série « The Tudors » produite par ShowTime ?
La première fois que j'ai lu le scénario, je me suis dit : « Soit les producteurs ne savent pas qui je suis ! Soit ils avaient un coup dans le nez lorsqu'ils m'ont envoyé ce script ». Je les ai donc contactés. En substance, je leur ai dit : « Hey les gars, j'ai peut-être séché pas mal de cours d'histoire dans ma jeunesse mais je sais à quoi ressemblait Henry VIII ! Si vous avez des velléités de me faire prendre 40 kilos, de me laisser pousser la barbe et les cheveux et de me les teindre en roux, oubliez tout de suite, je ne suis pas la bonne personne ! » (Rires). Après discussion, je me suis rendu compte que les scénaristes étaient sur la même longueur d'ondes que moi. Ils ne désiraient pas d'un Henry VIII, ogre rabelaisien, vulgaire et dégueulasse. Non, ce qu'ils voulaient, c'était un roi sexy. L'idée était intelligente et… séduisante ! Vous savez, aujourd'hui, pour vendre une série dans le monde entier, il faut qu'elle soit attirante. J'allais dire… bandante ! (Rires)
Mis à part les scènes de gaudrioles pour le moins… explicites, ce qui frappe dans « The Tudors », c'est l'argent dépensé – dans les costumes…
Je ne pourrais pas vous dire exactement combien les « clothing designers » en ont fabriqués. Probablement plus de 400 ! Pour être franc, dans la vie, j'aime bien porter des vêtements qui ne m'entravent pas, qui me laissent libre de mes mouvements. Je redoutais de devoir mettre des costumes lourds et mal taillés. Là aussi, je me suis trompé. Les matériaux utilisés – comme le cuir par exemple – était légers. Idem pour le métal des armures. Elles avaient l'aspect du fer mais elles étaient conçues en alu vieilli !
Le jour où Johnny a vaincu son acnée
Henry VIII avait la réputation de dormir avec des chemises de nuit et parfois des manteaux de fourrure. Et vous Jonathan, vous dormez comment ?
Nu comme un vers ! Désolé mais je ne suis pas un très bon client pour les fabricants de vêtements de nuit !
Contrairement à Henry VIII qui avait un derme désastreux, j'ai lu quelque part que vous étiez très soucieux de votre peau. Pourquoi, elle vous a fait des misères parfois ?
J'ai un petit problème au niveau de la peau, c'est que je sue beaucoup ! Du coup, j'ai parfois l'impression d'avoir un teint huileux. Mais ça va mieux maintenant. Je sors moins et je fais plus attention à ce que je mange. Je n'ai pas envie de ruiner ma jolie petite gueule ! Hey, c'est mon gagne-pain aussi ! (Rires)
Vous avez compris ça quand ?
Dans un pub Irlandais ! Quand j'étais plus jeune, j'ai vu des gars très mignons refaire le monde autour d'une choppe de bière. Quinze ans plus tard, vous avez toujours les même gars qui racontent les mêmes histoires autour d'une énième mousse. La grosse différence, c'est qu'ils sont bouffis par l'alcool. Je ne voulais pas leur ressembler !
Johnny ou la mode décalée
Si je vous dit « mode », vous me répondez quoi ?
C''est un formidable moyen pour jouer avec les rumeurs et les préjugés des autres. J'adore, par exemple, déstabiliser les gens qui me mettent dans des cases. Je peux très bien débarquer à une soirée vachement coincée avec un pull difforme, un pantalon de survêtements et des mocassins vernis puis, la semaine d'après opter pour un costume ultra-chicos en flanelle et bottes en croco !
Citez-moi quatre designers pour qui vous vendriez votre âme au diable ?
Versace, Hugo Boss et John Galliano. J'adore aussi Dean et Dan Catan de la griffe DSquared. Leur jean's sont géniaux. A la fois bien coupés, sexy et hyper originaux.
Lorsque la presse parle de vous ou brosse un portrait de vous, un qualificatif revient souvent, c'est celui de « métrosexuel ». Vous reconnaissez vous derrière cette appellation ?
Métrosexuel ? Je ne suis pas sûr de savoir ce que ce signifie ! (Rires). Si c'est un homme qui passe sa vie à se mirer dans un miroir, à faire les boutiques et qui est prêt à claquer toutes ses économies dans les fringues, les accessoires, des trucs tendances quoi, je ne me reconnais pas. Par contre, si c'est un homme qui entretient sa condition physique, sa peau, qui ne se laisse pas aller quoi, alors oui, je suis un métrosexuel.
Johnny et son image
Quelle est la part de féminité qui est en vous ?
La bonne part ! (Rires)
On dit que pour être un bon acteur, il faut avoir de la vanité à revendre ! D'accord ? Pas d'accord ?
Il ne faut pas confondre le narcissisme avec l'égocentrisme. Cela n'a rien à voir. L'acteur qui vous affirme qu'il n'est pas narcissique, vous mène en bateau. Quand vous exercez mon métier, vous vous devez séduire la caméra. De fusionner avec elle. C'est la même chose avec l'objectif d'un appareil photo. Si vous ne croyez pas en vous-même, si vous n'avez pas confiance en vous-même, le rendu sur papier photo ou celluloïd ne donnera rien. Je connais des hommes et des femmes qui ont un physique renversant, mais dès qu'on les filme ou qu'on les photographie, leur beauté ne dégage plus rien.
A quoi ressemble le dressing idéal selon Jonathan Rhys-Meyers ?
Vous seriez étonné de voir que les vêtements que je préfère ne tiennent pas dans un dressing mais dans une valise. Une chemise en lin ou en soie blanche, un jean's noir, un tee-shirt, ou une chemise Versace et une veste Hugo Boss et je suis heureux !
Demain, un incendie ravage votre appartement. Vous avez la possibilité de sauver des flammes un seul objet dans votre garde-robe. Vous vous focalisez sur quoi ?
Une paire de bottes de cow-boy en cuir noir. C'est un modèle vintage des années 50. J'y tiens comme à la prunelle de mes yeux ! J'avais flashé sur cette « œuvre d'art » dans une boutique de Londres. Malheureusement, le jour où j'ai voulu les acheter la transaction avec ma carte a été rejetée. Un problème interbancaire, j'imagine. Je ne sais pas. Le vendeur m'a alors proposé un deal : ma veste contre cette paire de bottes. J'ai refusé parce que la veste en question était un cadeau d'une amie très chère. Quand j'ai raconté ma mésaventure et ma déconvenue à cette copine justement, elle était tellement peiné pour moi que le lendemain, alors que j'étais rentré aux Etats-Unis, elle s'est empressée de m'acheter mes boots tant désirées !
La séduction selon Johnny
Quelle est la faute de goût, toujours en matière de mode, que vous pardonnez aisément à un homme ?
Les débardeurs en laine à rayures et, en dessous, une chemise tout aussi bariolées !
Et les impardonnables !
Les chaussettes noires qui tombent sur des chevilles blanches ou pire les bretelles de Trader qui vous remontent le pantalon quasiment jusqu'aux aisselles ! (Rires)
Qu'en est-il pour les dames ?
Celles qui confondent se maquiller avec se peinturlurer ! Je n'ai rien contre un soupçon de « blush » et un trait de mascara. Il m'arrive même d'avoir recours moi-même à ces petits subterfuges quand je trouve que mon teint est cadavérique.
Qu'est-ce qui vous fait craquer chez une fille ?
Je craque pour les filles qui ont de l'assurance, qui n'ont pas froid aux yeux. Ce que j'aime le plus, c'est regarder une femme ouvrir son tube de rouge à lèvress, faire un « O » avec sa bouche. J'adore la gestuelle. Elle a quelque chose de très… phallique !
La mode féminine vue par Johnny
Vous avez la réputation d'être un grand séducteur. Etes-vous du genre à offrir des vêtements de marque à vos girlfriends ?
Je suis Irlandais et comme tout bon Irlandais qui respectent, j'aime offrir des choses qui durent. Les chocolats, les bouquets de fleurs, ce n'est pas trop mon truc. Un jour, pour impressionner une copine, j'ai acheté une robe vintage Emanuel Ungaro à 8000 dollars et un manteau Fendi. En règle générale, j'adore entrer avec une fille dans des boutiques de chaussures. Je parlais à l'instant de l'attirance que j'avais pour les filles lorsqu'elles se maquillaient les lèvres, c'est la même chose lorsqu'elles essayent des chaussures. Qui sait ? Je suis peut-être aussi fétichiste ? (Rires)…
Et quels sont les styles et les marques de chaussures féminines qui vous attirent ?
Les escarpins de Louboutins et les sandales de Jimmy Choos, on ne fait pas mieux en ce moment ! J'ai aussi un gros gros faible pour les bottes Gucci ! Et si ce sont des cuissardes, là, je ne réponds plus de moi ! (Rires)
Quand Johnny clonait le look de Depp
Si vous deviez effacer, éradiquer une période de votre vie où vous ne pouviez pas vous « sentir » physiquement, ça serait laquelle ?
Récemment, je suis tombé en faisant du rangement sur une photo de moi. J'avais les cheveux jusqu'aux épaules et un visage tellement fin qu'on aurait dit une fille! Les cheveux courts, ça me va tellement mieux. Et puis au moins le matin, quand je me réveille, je n'ai pas à chercher la brosse !
On vous a déjà dit que vous aviez parfois le look de Johnny Depp, période « 21 Jump Street »…
C'est normal ! Johnny a toujours été mon idole. J'adore la façon qu'il a de se fringuer. Ce côté « je me fous de la mode, mais en réalité, ce que je mets sur mon dos est très recherché, très élaboré, très sophistiqué ». Je trouve qu'on ne rend pas suffisamment hommage à Johnny. Il ne faut pas oublier en effet que c'est lui qui a initié le mouvement grunge-hippie chez les designers.
Vous pourriez pousser jusqu'où le clonage deppien ?
J'essaye de ne pas trop le copier parce que je sais que vous, les journalistes, vous ne manqueriez pas l'occasion de titrer : « Jonathan Rhys-Meyer n'a aucune personnalité ». Je dois avouer cependant qu'en matière de mode, Johnny, c'est vraiment un p... de précurseur. Récemment, j'ai flashé sur l'un de ses t-shirts. Il représentait quatre indiens d'Amérique armés de fusils et en dessous vous aviez écrit « Homeland Security ». Une façon de rappeler que les Blancs ont spolié et chassé les « Natives » de leur terre !
Lorsque vous êtes en vacances, loin des caméras et des médias, vous êtes très regardant sur ce que vous portez ?
Je possède un appartement dans le Sud du Maroc. Un journaliste a écrit que lorsque j'étais là-bas, je portais tout le temps des djellabas. Je n'ai rien contre les djellabas mais comme je vous le disais tout à l'heure, j'aime porter des vêtements qui n'entravent pas mes mouvements. Quand je bourlingue, ma tenue préférée, c'est la tenue de combat. Pantalon militaire et rangers. Allez, je l'avoue, de retour à la maison, je chausse des babouches ! (Rires)
Le conseil de Johnny pour être « good » en matière de mode
Homme ou femme, je pense que le mot clé, c'est « oser ». Ce n'est pas parce que quelqu'un a décrété un jour qu'il ne fallait pas mettre des rayures avec des pois que vous devez suivre ses conseils au pied de la lettre. La mode, d'après moi, c'est quelque chose qui doit rimer avec liberté. Par contre, il y a une chose sur laquelle je suis intraitable, ce sont les matières utilisées. La mode, ce n'est pas que le plaisir des yeux, c'est aussi celui du toucher !